Longtemps considéré uniquement de façon positive, l’usage excessif d’éclairage public est de plus en plus perçu comme une source de nuisance et de pollution. En effet, en plus de masquer le ciel étoilé, l’éclairage public :

  • participe au déclin de la biodiversité (perturbation de l’horloge physiologique des plantes, des trajectoires de migration d’oiseaux, du comportement des papillons de nuit et de leurs espèces associées comme les chauves-souris, etc.) ;
  • impacte la santé humaine (dérèglement des rythmes circadiens, perturbation du sommeil) ;
  • représente une consommation énergétique non négligeable (plus de 40 % de la consommation d’électricité des communes selon les chiffres de l’Ademe).

Ainsi, dans un contexte de crise énergétique et d’urgence climatique et écologique, son extinction nocturne s’impose naturellement comme une pratique à la fois engagée et raisonnable. Elle consiste simplement à adapter l’éclairage de la voie publique à l’usage qui en est réellement fait, en éteignant au cœur de la nuit, les secteurs pas ou très peu fréquentés (parcs et jardins, secteurs résidentiels, zones de commerce, de travail, etc.).

A ce jour (décembre 2023), 38 des 46 communes du territoire pratiquent l’extinction nocturne. Elles seront bientôt rejointes par cinq autres. Engagée dans cette démarche depuis février 2023, la ville de Digne-les-Bains verra la plus grande partie de son territoire engagée dans l’extinction d’ici fin 2024, début 2025.

Cet essaimage est le fruit du travail mené, depuis 2021, par Provence Alpes Agglomération, en lien avec les communes, pour cartographier les 6 000 points lumineux du territoire, définir les secteurs et les horaires d’extinction, équiper en horloges astronomiques les 23 communes et 11 zones d’activités où elle exerce la compétence et apporter un accompagnement technique aux 23 autres communes souhaitant s’engager dans la démarche.

Retrouvez à ce lien les phases du déploiement de l’extinction nocturne à Digne-les-Bains. 

« Le fait de pratiquer l’extinction nocturne de 23h30 à 5h30 permet de réduire de 50 % la consommation énergétique due à l’éclairage public », souligne Carole Toussaint, vice-présidente déléguée aux travaux.

A budget constant, cette pratique, qui implique peu d’investissement (45 000 € pour équiper tout le territoire en horloges astronomiques), permettra à la communauté d’agglomération de dégager près de cent mille euros d’économies par an dès 2024. Ce montant sera directement investi dans la modernisation progressive des mâts et luminaires avec le remplacement des lampes à sodium, énergivores, par des luminaires à Leds, bien plus sobre en énergie. Un projet ambitieux chiffré à plus d’un million d’euros sur les dix ans à venir.

« A terme, cette stratégie en deux temps devrait entraîner une réduction de 75 % de la consommation énergétique due à l’éclairage public », souligne Carole Toussaint, vice-présidente déléguée aux travaux.

Candidature au label RICE

Le déploiement de l’extinction nocturne sur le territoire permet par ailleurs d’accompagner l’Unesco Géoparc de Haute-Provence dans la préparation de sa candidature au label Réserve Internationale de Ciel Étoilé. Cette action est menée dans le cadre du programme européen Espace Valléen qui met en œuvre des projets de développement touristique par la valorisation du patrimoine naturel et culturel.