Jeudi 23 février 2024, Patricia Granet Brunello, présidente de Provence Alpes Agglomération et Bruno Acciaï, vice-président de Provence Alpes Agglomération délégué à l’agroalimentaire et à la ruralité, ont présenté à la presse les divers équipements et projets déployés par Provence Alpes Agglomération pour soutenir l’agriculture locale.

 

L’agriculture au cœur de l’ADN du territoire

L’agriculture, et plus particulièrement l’élevage ovin et bovin viande, fait partie de l’ADN historique du territoire de Provence Alpes Agglomération qui abrite des productions agricoles d’une grande diversité. Cette richesse s’appuie notamment sur de bonnes conditions pédoclimatiques (climat, relief, qualité des sols), la présence d’un lycée et centre de formation agricole, d’abattoirs locaux, ainsi que sur un enracinement local fort véhiculant une image positive de la filière.

Depuis sa création en 2017, Provence Alpes Agglomération participe au soutien de l’agriculture locale à travers plusieurs équipements phares : les abattoirs de Seyne et Digne-les-Bains, le barrage de Vaulouve et la Maison de Produits du Pays (en tant que propriétaire des locaux).

Pour aller plus loin, elle a fait le choix, en 2019, de s’engager dans un Projet Alimentaire Territorial destiné à fédérer les acteurs du territoire pour répondre aux enjeux agricoles et de santé publique. Cette démarche volontariste s’inscrivait dans le cadre de sa stratégie de développement économique et notamment de Pleine santé, à travers la promotion d’une alimentation saine, locale et de qualité pour tous.

Ses ambitions ont depuis été reprises dans d’autres documents de planification dont :

  • le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET), sur le développement des circuits-courts, la promotion de labels sur l’alimentation locale de qualité et la communication et sensibilisation (2020).
  • le Schéma de Cohérence Territoriale, sur la thématique de la préservation du foncier agricole.
  • la stratégie LEADER (2023-2027), sur la structuration de la filière agricole et alimentaire locale et le développement de la commercialisation en circuits-courts.
  • le Plan Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA), sur la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Provence Alpes Agglomération a ainsi progressivement renforcé son soutien à l’agriculture locale qui constitue aujourd’hui un enjeu à part entière au service de l’attractivité du territoire et de la santé de ses habitants.

 

Le PAT en pleine action

Le Projet Alimentaire Territorial de Provence Alpes Agglomération a pour objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation en soutenant l’installation d’agriculteurs, le développement des circuits-courts ou encore les restaurations collectives durables.

Son nouveau programme d’actions 2023-2026 a été approuvé en Conseil communautaire en décembre 2023. Issu d’une phase de diagnostic et de concertation avec les partenaires et du bilan du premier programme d’actions 2021-2022, ce programme comprend 29 objectifs opérationnels, destinés à répondre à huit enjeux phares :

 

  • Encourager le maintien et le développement d’un tissu agricole diversifié et dynamique ;
  • Pérenniser et développer la filière viande locale
  • Soutenir la transition agricole ;
  • Structurer les filières végétales sur le territoire ;
  • Améliorer l’accessibilité des produits locaux et de qualité à tous les habitants du territoire ;
  • Valoriser les patrimoines alimentaires locaux et faciliter les circuits-courts, notamment pour la restauration commerciale ;
  • Accompagner la transition vers des restaurations collectives durables ;
  • Sensibiliser et accompagner les publics vers une alimentation plus durable.

L‘alimentation est un sujet transversal, à la portée de très nombreux acteurs. Ainsi, ce document de planification est autant un moyen de coordonner des efforts et initiatives déjà existants, que d’en insuffler de nouveaux.

Exemples d’actions menées en 2024 
Parmi les actions lancées cet hiver, deux initiatives co-financées par l’ADEME et Provence Alpes Agglomération permettent notamment de s’attaquer à la précarité alimentaire et au gaspillage alimentaire en restauration collective :

  • Des ateliers de cuisine animés par la cuisinière-formatrice Eléonore Flandin sont proposés aux habitants des quartiers du Pigeonnier et des Augiers, en partenariat avec le CCAS de Digne-les-Bains. Ils sont réalisés à partir de produits locaux et souvent bios, pour créer des temps conviviaux et multiculturels autour des questions d’alimentation durable (questionnements sur les quantités de sucre, les bons et les mauvais gras, les coûts de l’alimentation bio, les points de vente de produits locaux et accessibles, etc.).
  • Pendant deux ans, France Nature Environnement 04 accompagne quatre établissements (les écoles primaires de L’Escale et Champtercier, la cuisine centrale du GIP du Pays de Seyne et le self du personnel du Centre hospitalier de Digne-les-Bains) dans la réduction de leur gaspillage alimentaire. Au programme : semaine de pesée et qualification du gaspillage, aide à l’identification des leviers d’action puis aide à leur mise en œuvre.

Rappel des étapes clés du PAT :

Adaptation au changement climatique

Le soutien à la transition agricole fait partie des huit enjeux du programme d’actions du Projet Alimentaire Territorial. Il se décline à travers trois objectifs (horizon 2026) :

  • Soutenir une agriculture s’engageant sur des critères de préservation de l’environnement ;
  • Renforcer la connaissance des enjeux climatiques et écologiques locaux ;
  • Accompagner le secteur agricole dans son adaptation à ces enjeux.

La première des réponses apportées par la collectivité est la réalisation d’un état des lieux de l’appréhension de la sécheresse et des changements climatiques par les agriculteurs, principalement de la filière végétale. Co-financée par l’ADEME et PAA, cette étude sera réalisée par l’association Agribio 04 qui ira à la rencontre des exploitants du territoire pour les interroger sur leurs vécus, leur adaptation et leurs besoins. Les différents entretiens menés feront l’objet de restitutions sous forme de discussions organisées auprès des élus et agriculteurs des quatre vallées du territoire. La Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute-Provence viendra en appui technique sur ces questions.

 

Le barrage et réseau d’irrigation de Vaulouve

Construit en 1991, le barrage de Vaulouve est alimenté par un bassin versant de 3 km2. Il permet le stockage de 200 000 m3 d’eau destinés à l’irrigation de la vallée des Duyes.

Depuis 2017, son exploitation et sa surveillance sont assurés par Provence Alpes Agglomération dans le cadre de ses actions de promotion, de soutien et de développement à l’économie rurale et forestière (compétences additionnelles).

En 2024, une opération de réhabilitation complète de la station de pompage du barrage a été programmée suite à d’importants problèmes de fonctionnement relevés sur l’ouvrage (vétusté globale des équipements entrainant des pannes intempestives récurrentes, impossibilité de réguler la pression dans le réseau, surdimensionnement de la station par rapport aux besoins…).

Cette opération, chiffrée à 160 000 € HT (études, maitrise d’œuvre et travaux compris) implique le remplacement de l’automate et du ballon anti-bélier ainsi que l’installation de deux pompes de 25 kw.

Elle doit permettre :

  • De sécuriser l’irrigation de la vallée des Duyes pour soutenir le maintien des activités agricoles traditionnelles (maraîchage, fourrage, élevage, céréales, lavandes, etc.) face aux changements climatiques
  • D’avancer dans la transition énergétique en réduisant de 60 % le coût énergétique lié au pompage ;
  • D’obtenir une pression de service adaptée aux besoins (9 bars).

Suite à la passation du marché de maitrise d’œuvre en décembre 2023, une consultation a été lancée au mois de février pour la sélection des entreprises chargées des travaux.

L’attribution du marché est prévue en mars 2024 pour un démarrage des travaux au mois d’avril et une mise en service de la nouvelle station au mois de juin.

 

Les abattoirs intercommunaux : des Équipements d’exception au service  d’une viande 100 % locale

Depuis la fusion des communautés de communes, Provence Alpes Agglomération a repris la gestion des abattoirs de Digne-les-Bains et de Seyne.

Face à l’essor des abattoirs industriels privés et spécialisés, ces outils de proximité constituent aujourd’hui des équipements d’exception permettant d’offrir un service public de soutien à l’économie agricole locale. Ils garantissent une traçabilité complète des produits et favorisent la proximité géographique entre le lieu de production, le lieu de vente et le lieu d’abattage pour une viande 100 % circuit-court.

Abattoir de Digne-les-Bains

 

L’abattoir de Digne-les-Bains réalise près de 400 tonnes d’abattage par an (bovins, ovins, caprins, porcins).
60 % du tonnage abattu est ensuite envoyé en atelier de découpe, notamment pour des préparations de viande hachée et de saucisses.

Détenant l’agrément bio et VBF (Viande Bovine Française), cette petite structure est entièrement tournée vers la production locale et la vente directe ou en circuit-court. En effet, 66 % de ses utilisateurs élèvent leurs bêtes dans le département (40 % à l’échelle du territoire de Provence Alpes Agglomération), 20 % dans le Var et 14 % dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes.

 

Représentant un budget de près d’un million d’euros par an, l’abattoir de Digne-les-Bains fait régulièrement l’objet de travaux de maintenance et de modernisation.

Une opération de modernisation a notamment été menée cet hiver pour améliorer son fonctionnement. Elle impliquait le remplacement de l’échaudeuse-épileuse à porcs par une machine plus performante, ergonomique et économe en énergie, la rénovation de deux frigos, le remplacement du nettoyeur haute-pression, l’installation de caméras de surveillance, la rénovation des vestiaires ainsi que d’autres petits travaux de rénovation. Chiffrée à 200 000 €, cette opération a bénéficié du soutien financier de l’Etablissement national des produits de l’agriculture et de la mer (FranceAgriMer) à hauteur de 40 % dans le cadre du plan de modernisation des abattoirs.

Une visite de l’équipement est prévue le 6 mars pour mieux faire connaître ce service aux représentants du monde agricole.

 

Abattoir de Seyne

Dédié à l’abattage bovin, ovin et caprin, l’abattoir de Seyne a une capacité de production de 140 tonnes par an environ. Cet équipement a fait l’objet d’une fermeture en 2022 suite à des problématiques de recrutement et un déficit d’exploitation.

Afin de répondre aux demandes des éleveurs locaux, la communauté d’agglomération a depuis engagé une réflexion sur le mode de gestion le plus adapté pour permettre sa réouverture. Cette réflexion a abouti en décembre 2023 à la validation, en conseil communautaire, du principe d’une gestion en délégation de service public.

Un appel public à candidatures a ainsi été publié le 19 janvier 2024 pour la sélection des candidats admis à déposer leurs offres (clôture des candidatures le 23 février). Les offres seront étudiées au printemps pour une validation en conseil communautaire au mois de juin ou d’octobre. L’abattoir devrait ainsi rouvrir ses portes au plus tard à l’automne 2024.