Ce mercredi 27 août, Patricia Granet-Brunello, Présidente de Provence Alpes Agglomération et René Villard, vice-président de Provence Alpes Agglomération délégué à la gestion des déchets, ont présenté à la presse le fonctionnement de la nouvelle collecte de restes alimentaires qui sera déployée sur 10 communes du territoire à partir de fin septembre.
Cap sur une gestion durable des biodéchets
La gestion des déchets constitue aujourd’hui un défi environnemental et économique majeur. Elle impose de repenser en profondeur notre façon de produire, de trier et de traiter nos déchets.
À l’échelle de Provence Alpes Agglomération, un habitant génère en moyenne 247 kg d’ordures ménagères résiduelles par an.
Ainsi, en 2024, 11 908 tonnes de déchets ménagers ont été transportés depuis le territoire de l’agglomération jusqu’aux centres de stockage des déchets ultimes de Valensole (04) et du Beynon (Ventavon – 05). Au-delà de l’impact écologique (3 % des gaz à effets de serre émis en France proviennent des déchets) et de l’héritage laissé à nos enfants, le traitement de ces déchets représente un coût important en constante augmentation pour la collectivité en raison, notamment, de la hausse de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) de l’Etat. Ce coût se répercute directement sur les usagers à travers la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM).
Pourtant, une part importante de ces déchets pourrait être revalorisée. C’est notamment le cas des restes alimentaires qui représentent à eux seul près de 30 % du contenu des ordures ménagères enfouies.
Conformément à la loi AGEC, qui demande aux collectivités la mise en place de solutions de tri à la source des biodéchets, Provence Alpes Agglomération s’attache à déployer des solutions complémentaires pour permettre à tous ses habitants, quel que soit leur cadre de vie, de trier leurs déchets organiques afin de leur donner une seconde vie. Depuis 2022, l’Agglomération a ainsi vendu plus de 2100 composteurs individuels à tarif préférentiel. Elle gère 36 plateformes de compostage partagées, et soutient les établissements publics souhaitant s’équiper de plateformes autonomes.
Pour aller plus loin et répondre aux spécificités des logements situés en zone urbaine, l’agglomération lance, en septembre, une nouvelle collecte dédiée aux restes alimentaires dans 10 communes du territoire.

Une collecte pour transformer les restes alimentaires en ressource
La nouvelle collecte des restes alimentaires sera mise en place à partir de fin septembre 2025 dans
10 communes : Aiglun, Le Chaffaut-Saint-Jurson, Château-Arnoux-Saint-Auban, Digne-les-Bains, L’Escale, Malijai, Mallemoisson, Les Mées, Peyruis et Volonne.
L’objectif est double :
- Réduire le volume des ordures ménagères enfouies et ainsi leur impact environnemental et budgétaire ;
- Valoriser ces biodéchets pour produire une énergie verte sous forme de biogaz ainsi que de l’engrais organique pour les agriculteurs.
À terme, près de 1 000 tonnes de restes alimentaires devraient ainsi être valorisés chaque année.
En pratique, comment ça fonctionne ?
Près de 200 points de collecte — soit la quasi-totalité de ceux existant dans les communes concernées — seront équipés de bornes spécifiques permettant aux habitants d’y déposer leurs restes alimentaires.
Un agent de Provence Alpes Agglomération assurera la collecte une à deux fois par semaine sur chaque point avec un camion dédié de 19 tonnes. Ce dernier sera équipé d’un système de nettoyage intégré, permettant de laver l’intérieur des conteneurs à chaque passage. Un karcher embarqué sera également utilisé pour nettoyer l’extérieur des bornes en cas de salissures.
Les déchets alimentaires collectés seront ensuite acheminés vers le biodéconditionneur de Peyruis, où ils seront transformés en une « soupe » organique destinée à la méthanisation.
À terme, l’ensemble du processus de méthanisation sera réalisé localement, grâce au méthaniseur Eve, situé à Château-Arnoux-Saint-Auban.

Lorsqu’ils sont jetés avec les ordures ménagères résiduelles (OMr), les déchets alimentaires sont enfouis et se décomposent sans oxygène, produisant du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO₂. Dans les centres d’enfouissement, ce gaz est malheureusement rarement récupéré ; il s’échappe dans l’atmosphère et contribue fortement au réchauffement climatique. À l’inverse, une collecte spécifique permet de séparer les restes alimentaires pour les valoriser par méthanisation : un procédé naturel qui les transforme en biogaz (énergie renouvelable) et en digestat (engrais naturel). Le méthane est ici capté, stocké et utilisé : il ne pollue pas l’air mais devient une ressource.
Et pour les habitants ?
Pour les habitants, cette nouvelle collecte se traduit par quelques gestes simples à adopter au quotidien :
- S’équiper d’un bio-seau et d’un guide de tri remis gratuitement en mairie.
- Pendant la préparation et à la fin des repas, déposer tous les restes alimentaires – épluchures, coquilles, marc de café, pain sec, restes de repas…- dans le bio-seau.
- Quand le bio-seau est plein, le vider dans la borne dédiée, au point de collecte le plus proche.
Tous les emplacements des bornes sont identifiés sur la carte interactive disponible à ce lien.
Provence Alpes Agglomération accompagne tous les foyers concernés dans cette transition à travers :
- La mise à disposition d’un bio-seau et d’un guide de tri à retirer gratuitement en mairie ou lors des événements locaux.
- Des réunions publiques organisées dans chaque commune durant l’été.
- Un courrier explicatif adressé à tous les foyers concernés.
Quels sont les déchets acceptés dans les bornes ?









